Qui ne pense pas tout de suite à La petite maison dans la prairie lorsque les classes à niveaux multiples sont évoquées ? Si elles ne datent pas d'hier, les classes à double niveau semblent avoir encore de beaux jours devant elles, puisque les écoles recourent à cette pratique lorsque les effectifs ne suffisent pas pour conserver une classe de même niveau.
Philippe Pinturault, enseignant et directeur d'une école des Yvelines n'a même jamais connu une autre organisation. Cette année, son école de 72 élèves compte même une classe de triple niveau CP/CE1/CE2. “Une classe de double niveau n'est pas l'épouvantail qu'on imagine, surtout si les sections suivent des programmes complémentaires comme le CM1 et le CM2”, rassure-t-il. Et de pointer les avantages de ces classes hétérogènes :
- des élèves plus autonomes, incités à faire preuve d'initiatives lorsque l'instituteur se consacre à l'autre niveau,
- une solidarité encouragée par le tutorat. Les plus grands s'occupent des plus petits lors des cours communs comme les sciences ou les activités artistiques, les plus rapides aident les autres élèves.
Un tableau qui s'affiche presque idyllique quand l'école s'en donne les moyens. C'est là que le bas blesse selon Philippe Pinturault car “les classes à double niveau demandent beaucoup de matériel afin de pouvoir “nourrir” les élèves pendant les temps morts”. Sans un coin bibliothèque, des ordinateurs dans la classe ou du matériel technologique, la tâche s'avère plus ardue pour l'enseignant.